Cinquantenaire de l'indépendance: Bongo appelle à transformer le Gabon en pays émergent

Publié le par vitalp

ali-bongo.jpgLIBREVILLE (AFP) - lundi 16 août 2010 - 23h45 - Le président gabonais Ali Bongo a appelé lundi à transformer le Gabon en un pays émergent et à lutter contre la corruption dans un discours à la nation à la veille des fêtes du cinquantenaire de l'indépendance.

Dans son allocution télévisée, le président Bongo, qui a succédé il y a près d'un an à son père Omar Bongo resté 41 ans au pouvoir, a affirmé sa volonté de "faire du Gabon un pays émergent à l'instar de certains pays d'Amérique, d'Asie, d'Afrique, qui ont inventé leur chemin". "L'émergence n'est pas un slogan", a-t-il dit.

"Chacun doit prendre ses responsabilités personnelles et ses devoirs. Cela nous évitera des confessions burlesques : "Je n'ai jamais jamais gouverné", "je n'ai jamais commandé", "ce n'est pas de ma faute"".

 

 

"La faute du colonisateur, c'est fini. La faute de l'autre, c'est fini", a-t-il affirmé.

"Votre responsabilité personnelle et collective est plus que jamais engagée. Nous sommes face à notre destin et personne ne viendra le construire à notre place", a-t-il averti.

"L'émergence est un questionnement philosophique sur sa propre condition humaine: que dois-je faire pour changer ma vie? Que dois-je faire pour être utile à ma famille, à mon pays?", a-t-il lancé dans un discours volontariste.

Le président de ce pays producteur de pétrole, dont une grande partie de la population vit encore dans la pauvreté, a souligné que "les moteurs traditionnels de la croissance sont en déclin, en particulier dans le domaine des hydrocarbures".

"Il faut imaginer d'autres voies en tirant profit de nos meilleurs atouts", a-t-il ajouté en affirmant qu'il allait concentrer les efforts du gouvernement sur la filière du bois, la métallurgie légère ou l'éco-tourisme.

Un des premières mesures prises en arrivant au pouvoir de la nouvelle équipe gouvernementale a été l'interdiction, à la surprise générale, de l'exportation de grumes brutes.

La présidence a annoncé samedi la signature pour 4,5 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) de contrats avec des multinationales de l'Inde et de Singapour pour des projets d'infrastructures et notamment la création d'une Zone économique spéciale à Nkok (près de Libreville) "dédiée à la transformation du bois".

La filière du bois est appelée à "créer des centaines de milliers d'emplois durables et favoriser la naissance de nouveaux pôles économique sur l'ensemble du territoire national", a assuré le président lundi.

Ali Bongo ambitionne aussi de transformer le Gabon en "une destination de référence mondiale en matière d'ecotourisme" grâce à la "préservation des parcs nationaux" dans un pays occupé en majorité par la forêt du bassin du Congo, considéré comme le deuxième poumon de la planète après l'Amazonie.

Le président a mis à plusieurs reprises l'accent sur la "bonne gouvernance" pour réussir l'émergence économique.

"Notre rapport à la loi doit évoluer. Comment accepter que des investissements importants soient réduits à néant par de attitudes irresponsables. Aucun pays ne s'est développé en favorisant, le laxisme, l'impunité (...) Plus que jamais nous nous opposerons à ce comportement déviant d'un autre âge", a-t-il déclaré.

Le Gabon va accueillir mardi une quinzaine de chefs d'Etat pour les célébrations marqués par une grande soirée son et lumière lundi soir. Celle-ci a rassemblé plusieurs milliers de personnes sur le font de mer à Libreville.

Le président Bongo a toutefois rappelé: "Au delà du caractère festif de ce grand jour, il est un devoir de mémoire, celui de se souvenir de ce qu'était le Gabon pendant la colonisation: un simple lieu d'exploitation du bois et de ressources minières au bénéfice de l'ancien colonisateur".

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